Par Jim Morris

Norman est lové, endormi sur les jambes de Penny Oleksiak. Le jeune bouledogue semble détendu et heureux.

Oleksiak caresse le chiot et sourit lorsqu’on lui demande si Normal peut nager.

« Je ne pense pas, » a-t-elle répondu. « Il est trop dodu et petit. »

En se blottissant au chiot, Oleksiak semble détendue et heureuse. Ce ne fut pas toujours le cas lors 3 dernières années depuis que la native de Toronto a explosé sur la scène internationale en remportant quatre médailles, dont une d’or, aux Jeux olympiques de Rio 2016.

« Je sens que je vais enfin de l’avant, ce qui est bien, » a dit Oleksiak.

Alors qu’elle se prépare pour les Championnats du monde FINA à Gwangju en Corée du Sud, Oleksiak est de retour à l’entrainement au centre de haute performance – Ontario sous la tutelle de Ben Titley. Elle apprécie l’atmosphère qui règne au centre et aime s’entrainer avec d’autres nageurs comme Kayla Sanchez, Yuri Kisil et Kierra Smith.

« L’an dernier, c’était difficile pour moi d’aimer m’entrainer et de me lever pour aller à la piscine, » a dit Oleksiak. « J’aime être au centre, j’ai du plaisir et je peux être moi-même. »

« L’ambiance est vraiment bonne. »

Son réinvestissement dans son entrainement a payé aux Essais canadiens de natation 2019 lorsqu’elle a remporté le 200 m libre avec un meilleur temps personnel de 1:56,92. La course était captivante et Oleksiak a touché le mur 0,05 seconde devant Taylor Ruck.

Titley dit que plus Oleksiak s’entraine bien, plus elle démontre de la confiance le jour de la course.

« Je pense qu’à ce stade, il est important pour elle de retrouver le plaisir de courser, » « Le plaisir, souvent, vient lorsque vous savez que vous avez tout donné et que vous vous êtes mis dans la meilleure situation possible pour atteindre le succès. Vous vous tenez derrière le bloc, vous êtes confiant et détendu et vous savez que ce sera une expérience amusante. »

Peu de gens en dehors du monde de la natation avaient entendu parler d’Oleksiak avant les Jeux olympiques de Rio. Ça a changé du tout au tout lorsque la nageuse de 16 ans a remporté la médaille d’or au 100 m libre, la médaille d’argent au 100 m papillon et a fait partie des relais 4×100 m libre et 4×200 m libre médaillés de bronze.

Oleksiak a été nommée porteuse de drapeau pour le Canada à la cérémonie de clôture des Jeux. Ses performances lui ont permis de remporter le trophée Lou Marsh 2016, présenté à l’athlète de l’année au Canada, ainsi que le prix d’athlète féminine de l’année de la Presse canadienne.

Au cours des années suivantes, Oleksiak a dû faire face aux attentes créées par ses performances olympiques.

Aux Championnats du monde FINA 2017, elle a fait partie des équipes de relais 4×100 m libre mixte et 4×100 m QN mixte médaillées de bronze. Individuellement, elle a terminé en 4e place au 100 m papillon et en 6e place au 100 m libre.

Aux Jeux du Commonwealth 2018 à Gold Coast, Oleksiak a remporté trois médailles d’argent en relais et a terminé en 4e place au 50 m papillon et au 100 m papillon et en 5e place au 100 m libre.

L’été dernier, Oleksiak s’est qualifiée sur l’équipe des Championnats pan-pacifiques à Tokyo, mais a choisi de se retirer de la compétition. Elle a pris la décision, avec l’équipe de leadership de Natation Canada, pensant qu’une pause l’aiderait à se reconcentrer sur son entrainement pour les prochains Jeux olympiques.

« C’est la meilleure chose que je pouvais faire l’an dernier, » a dit Oleksiak. « Rater cette compétition n’était pas si grave pour moi. Ça m’a permis d’être moi, de profiter de l’été et d’être une adolescente. C’était amusant. »

Aux Essais des Championnats du monde, Oleksiak a obtenu des résultats mitigés. Oleksiak a remporté le 200 m libre 24 heures après avoir terminé en 3e place du 100 m papillon, cela signifie qu’elle ne nagera probablement pas cette épreuve à Gwangju. Elle a aussi fini 2e au 100 m libre derrière Ruck.

En général, Oleksiak était satisfaite de sa performance aux Essais, mais elle sait qu’il y a encore du travail à faire.

« Il y a certains moments où je n’étais pas aussi heureuse que je le voulais, » dit-elle. « Cela vient avec l’entrainement et la constance, il faut être bonne à l’entrainement tout le temps. »

« Ce fut un moment d’apprentissage pour moi. »

Les Championnats du monde permettront à Oleksiak de se mettre au défi contre certains des meilleurs talents internationaux. L’évènement offrira aussi un aperçu des Jeux olympiques de l’an prochain.

« Je ne pense pas avoir des attentes complètement folles, » dit-elle. « Je suis simplement heureuse d’être là avec l’équipe et de voir comment ça se déroulera. »