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Tammy Cunnington : S’ouvrir au défi du changement

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par: Clarissa Andersen

Tammy Cunnington a pris un risque en 2014 : elle s’est retrouvé hors de sa zone de confort et participait à des compétitions internationales un an plus tard.

Lorsque l’ancienne paratriathlète de haut niveau a appris que sa catégorie sportive était éliminée du programme des Jeux paralympiques de 2016, la piscine est soudainement devenue son seul espoir de se rendre à Rio.

« Faire partie de cette équipe était mon objectif », dit l’athlète de 39 ans qui vit à Red Deer, en Alberta. Je n’étais pas prête à prendre ma retraite et je n’avais pas l’impression d’avoir atteint mon plein potentiel. »

Néophyte en natation, Cunnington se rappelle les difficultés de sa première compétition. Il lui a fallu se familiariser avec le modèle de compétition d’un nouveau sport.

« Aux épreuves régulières de qualification, on essaie de mettre tous les nageurs en place et prêts à partir avant même que les autres athlètes soient sortis de l’eau. La rapidité m’a un peu déstabilisé, et les sifflets aussi; ce sont tous des éléments différents, avec lesquels je n’avais jamais eu à composer », affirme l’athlète.

Elle n’avait pas réalisé qu’une fois ces premiers obstacles surmontés, elle aurait aussi à gérer le stress qui accompagne le succès.

« La réussite a été encore plus bouleversante que le fait de changer de sport », avoue Cunnington.

Elle a fini  par se qualifier pour les Championnats du monde de l’IPC de Glasgow (Écosse) et pour les Jeux parapanaméricains de 2015 à Toronto. Après avoir gagné deux médailles de bronze et une médaille d’argent à Toronto,  elle était stupéfaite de ses capacités sportives en natation.

« Obtenir aussi rapidement un tel succès m’a obligé à acquérir une nouvelle attitude mentale, dit-elle. Je me répétais que je m’en allais à ces deux compétitions importantes mais que je devais rester réaliste. C’était un peu renversant au départ. »

Cunnington Article Pic

Blessée à l’âge de six ans après avoir été frappée par un avion lors d’un spectacle aérien à Ponoka (Alberta), Cunnington est restée paraplégique; elle peut se servir de son bras droit, de son tronc et de ses épaules.

Elle a compris toute jeune qu’il lui fallait une source de motivation dans la vie. Les sports comme le ballon-panier et le triathlon sont devenus cette source.

« Je savais, même très jeune, que puisque j’étais en fauteuil roulant, je devais trouver des choses pour que ma vie continue, pour que je reste active et motivée, affirme l’athlète.

« Cela n’a pas toujours été facile. J’ai eu des défis à relever, mais maintenant je sais travailler pour obtenir ce que je veux et atteindre les objectifs que je me suis fixés. »

Même si sa passion reste d’être une athlète de haute performance, Cunnington aime aussi exercer une influence positive dans la vie des autres athlètes qui ont des handicaps comme le sien.

« Je nage ici à Red Deer dans le Catalina Club qui compte seulement des enfants à part moi. Plus je passe de temps avec les jeunes et plus je réussis, plus ils s’ouvrent et viennent me parler, dit-elle.

« J’ai la chance de leur montrer jusqu’où la discipline, le travail ardu et l’engagement peuvent les mener. »

Nourrir la passion de Tammy Cunnington

Que faut-il pour nourrir la passion d’une championne féminine? Il faut de l’entraînement, du soutien, de la détermination, de la persévérance, de la volonté et, bien sûr, une alimentation équilibrée, riche en nutriments et comprenant au moins trois portions quotidiennes de produits laitiers. Voici un aperçu de ce qu’il faut pour nourrir la passion de Tammy Cunnington.

Quelle est l’importance de la nutrition pour une nageuse de compétition?

Je sais que mes entraînements dépendent vraiment de mon alimentation. Je pense qu’il est encore plus important pour moi de bien m’alimenter, parce que si je ne le fais pas, la qualité de mes entraînements en souffre.

J’aime le poulet au citron. Je mange beaucoup de poulet et de riz brun; j’aime aussi les repas à base de légumes, comme la lasagne aux courgettes, dans laquelle les courgettes remplacent les pâtes.

Je me fie aussi au yogourt grec. J’en mange tout le temps à cause de sa teneur élevée en protéines, sans additif, sans gras. J’en mange au moins deux fois par jour.  Pour me gâter, si je prends une pause d’une journée ou que j’ai besoin d’un petit répit mental, je prends un petit verre de vin rouge avec une pointe de Brie.

À quoi ressemble la journée d’une athlète de haut niveau?

Je m’entraîne deux fois par jour, cinq jours par semaine, mais pas toujours en piscine. D’habitude je nage et je fais du vélo intérieur, une journée; le lendemain, je nage et je fais des poids et haltères; et le troisième jour, je nage deux fois. En tout, je passe 2,5 à 3 heures à m’entraîner chaque jour.

Ma journée se passe en gros à m’entraîner, à faire la cuisine, à manger et à faire les courses pour pouvoir continuer à faire la cuisine et à manger pour pouvoir m’entraîner encore.

Quand vous aurez pris votre retraite de la natation, que voudriez-vous qu’on se rappelle surtout de vous?

Pour moi, ce qui importe c’est mon engagement, mon éthique de travail et mon attitude. Même si je ne finis pas ma carrière avec des médailles d’or, je veux que les gens sachent que j’ai travaillé du mieux que j’ai pu chaque jour pour me réaliser tout en aidant les autres le long de mon parcours.

Si vous pouviez aller en voyage n’importe où, ou iriez-vous?

Je veux vraiment aller en Afrique et voir les animaux avant qu’on ne puisse plus le faire.

Pour en apprendre davantage sur les réalisations et la carrière de Tammy Cunnington, vous pouvez voir son portrait à https://www.swimming.ca/fr/nageur/tammy-cunnington/